[THE LETTER]
Putain,
Retour au virtuel, une semaine bien réelle. Pas mécontent de retrouver les ondes. A m'asseoir sur un banc toute une nuit en vain et jouer à Dieu tant qu'on peut. Imaginer que ça compte pour que finalement que dalle. Bonjour je suis Loubard, l'espoir coupé à l'eau de pluie. Le mec avec qui tu baises pour satisfaire ta décadence.
Faire des allers retours parce que ça rappelle une histoire, celle de la crapule. Qui me montre à quel point elle tient à moi en voulant faire quelque chose pour l'amante à l'eau. M'en veux pas d't'avoir impliquer là dedans.
Les 21 ans d'Iroise. La maison d'Elsa. La vie avec Noaime. Les chansons avec Antoine. Les trucs marrants avec le nouveau rude boy. Je dégueule de joie. Je ne dégueule même pas le vin que je bois sans mesure. Sans modération. Hier je regarde Donnie Darko. Je regarde l'oeil de Franck. Richard Kelly me fait penser à Chuck, au niveau de la destruction du monde. L'ambiance sonore, les ralentis des moments heureux. Si j'étais un film je serai un des siens. L'atmosphère qui transpire la joie, qui mène à la destruction, des utopies à en chier, des rêves auxquels on croit et puis finalement. La destruction. Pas celle qui rend triste, pas celle où tout l'monde chiale sa larme à la fin. Celle qui rend bien. Pas heureux, bien. Synonyme de paisible.
J'aurai aimé que plus de monde soit là, le jour du concert. J'aurai aimé aller sur les quais. Voir de mes propres yeux. Ce que tu ne me dis pas. Finalement tout ceci ne doit plus avoir d'importance. Je te propose des bouts d'histoire que tu utilises avec lui. Autant arracher les pages.
Peut-être que la solution réside, à saluer les absents. De jeter le vin par terre, à côté des vêtements. De fumer en fermant les yeux, comme dans un livre. Je trinque à ta destruction. Je trinque à nous. Aux amis qui te font confiance. Beaucoup plus que je n'ai confiance en moi.
Le bistrot est fermé. Je suis pas un mec en cuir, malgré tous mes tatouages. J'ai plein de copains qui reviennent. J'ai du me gourrer de trottoir, me tromper d'histoire. Mais y'a un ancien apache qui l'explique mieux que moi. Allez sans rancune, il est temps de vivre en vrai.
Loub'.